vendredi 9 avril 2010

De la volupté de la confiance

Cela fait maintenant quelques semaines que j’ai pris la décision de rencontrer mes voisins, et je dois dire que c’est assez bouleversant. Imaginez, il y a à peine plus d’un mois, j’étais le docteur House de l’immeuble. Je n’avais pas prévu que mes nouveaux rapports avec les gens allaient m’attirer de la sympathie, et même l’envie d’être sympathique. Sincèrement.

C’est cependant ce qui m’est arrivé il y a une heure.
Il ne vous aura pas échappé que nous traversons une période pour le moins humide dans notre cher pays. Période qui se traduit par de brèves mais intenses trombes d’eau sur les imbéciles qui ont la bonne idée de se trouver dehors à ce moment là. Et bien c’était mon cas tout à l’heure. Luttant contre les éléments déchaînés, j’avançais comme je le pouvais avec un vent de face. Un vrai Paris-Roubaix.

Au bout d’une demi-heure à ahaner sur mon bolide, j’arrive devant l’immeuble, suante et trempée jusqu’aux os. C’est alors que se produit l’inimaginable : la porte s’ouvre. Aucune parade, fuite ou entourloupe possible, je vais découvrir un nouveau voisin et lui apparaître dans toute mon humanité, l’horreur quoi.

Pourtant ce n’est pas sur un nouveau visage que s’ouvre le battant, mais sur celui familier et souriant de Camille. Se moque-t-elle de moi ? Non, elle semble même plutôt compatir à mon état : « Ho, ma pauvre Madame Claude ! Entrez vite, vous allez attraper froid ! ».

Les jambes flageolantes, j’entre dans la cour. Camille m’aide à déposer mon vélo puis me fais entrer dans le hall de l’immeuble. Je me laisse dorloter par ses paroles et régresse avec volupté lorsqu’elle me prépare une tisane. Rassurée par ses mots pleins de tendresse, je glisse peu à peu dans un plaisir qui m’étais encore inconnu : la confiance.

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