jeudi 21 janvier 2010

De la banalité du sucre en poudre

Le lendemain de mon arrivée, il me prend l’envie de faire des crêpes. Je commence joyeusement jusqu’à ce que constate que je n’ai plus de sucre. Plus de sucre... un poncif minable pour provoquer la rencontre avec son voisin de palier.

Je saisi un bol et sors de chez moi, déterminée à faire mes crêpes. Je m’apprête à sonner, mais je me rends compte que cette situation d’une banalité à pleurer ne me donne même plus envie de rencontrer mon voisin. Je suis une créative, merde ! Blasée par ce manque criant d’originalité, je tourne les talons et rentre dans mon appartement.

Après avoir fouillé deux minutes, je mets la main sur une boîte de carrés de sucres que j’entreprends de réduire en miette. La vie semblait vouloir me faciliter la tâche sur ce coup là ? Et bien je me révolte ! Interdit le prétexte des plombs qui ont sauté ! Exit l’excuse du tapage nocturne ! Je rencontrerai moi-même mes voisins comme j’en ai envie, et si j’en ai envie. Et toc !

Hahaha ! Que vous soyez une veuve avec votre chat, une famille nombreuse ou un célibataire endurci, je vous attends de pied ferme. Et croyez-moi, vous vous rappellerez du jour où vous aurez rencontré Madame Claude !

lundi 4 janvier 2010

Scène d'exposition

Retour de vacances, l’humeur est morose. J’arrive à Lille et perdue dans mes pensées, je passe devant mon immeuble sans le voir. La rentrée commence bien me dis-je en faisant demi-tour.

Une fois devant la porte d’entrée, je reste pantoise : une magnifique couleur taupe a remplacé la peinture auparavant bleu salasse. Mais la métamorphose de mon immeuble ne s’arrête pas là : nouveau garage à vélo, nouveau carrelage, nouveaux noms sur les nouvelles boîtes aux lettres… Nouveaux noms ?!

Paillette, Mondor, Goupil, Descamps, Tempermman, Clément, Flament, Duboc... C’est plus des deux tiers de mes voisins qui ont changé pendant mon absence ! À commencer par mon voisin de palier.

Le couple discret a en effet laissé place à un jeune homme, à en croire la voix qui s'échappe de la porte d'en face. Voix qui massacre joyeusement un morceau de Scorpion d’ailleurs.
Sa sonnette indique L. Goupil. Je rentre chez moi, songeuse. Je dépose mes affaires et je me couche, tuée par mes 8 heures de voyage.