mercredi 12 mai 2010

De l’ignominie de la trahison

Voilà quelques temps que je n’ai plus écrit, et pour cause : je laissais bêtement Camille me guérir de mon manque de confiance chronique en la race humaine. Me guérir, oui c’est le mot qu’elle employait. Si j’avais su… La traîtresse ! Mais elle s’est bien moquée de moi, et plus je sombrais dans une confiance aveugle, plus elle fomentait son plan diabolique. Voila comment cette petite garce s’y est prise.

En bas de chez moi, il y a un pâtissier. Il est souriant, drôle et séduisant ; il vend des éclairs aux chocolats à tomber, et des macarons complètement aphrodisiaques. Il s’appelle Alfred et ce n’est pas n’importe quel pâtissier, c’est MON pâtissier. C’est à moi qu’il fait des petits paquets, des clins d’œil, des plaisanteries… Et c’est moi et moi seule qu’il salue de la main quand je passe devant sa vitrine le matin.

Mais voilà, en partant travailler aujourd’hui, j’ai remarqué que je suivais Camille, et je me suis donc dépêché de fermer la porte d’entrée de l’immeuble pour la rattraper. Je commence à trottiner vers elle, quand je m’arrête, nette. Ralentissant sa marche en passant devant la pâtisserie d’Alfred, Camille se tourne vers la vitrine et effectue un salut de la main digne d’une Miss France. Son sourire éclatant ne laisse aucune place au doute : Alfred est en tête de liste de ses futures conquêtes. Ah, la salope !*

Tout tourne autour de moi. Mettant quelques temps à reprendre mes esprits, je laisse cette petite garce s’éloigner. Je reprends mon chemin et passe devant chez Alfred en masquant mon trouble comme je le peux. La tête haute, je ne lui adresse même pas un regard et je continue ma route, mécaniquement.

Je suis honteuse de m’être laissé berner par Camille, mais maintenant je sais que ce qu’elle appelait « me tirer de mon isolement », était en fait une tactique pour endormir mon sens critique et ma verve. Le pire, c’est qu’elle a réussi… Mais elle n’a pas pleinement atteint ses objectifs. Elle m’a simplement détourné pendant un temps de mon enquête que je vais reprendre sans tarder : je découvrirai bientôt qui se cache derrière le goupil anonyme !

* Ceci n’est pas une insulte gratuite mais une chellyssade. Merci Louise d’avoir inventé cette figure de style si savoureuse :)

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