mardi 23 février 2010

De la superbe du samaritain

Aujourd’hui, 15H. Peu habituée à ce qu’on sonne chez moi, je mets du temps à retrouver mon interphone. Je décroche enfin. « Allô, heu bonjour, c’est Madame Maerten. »
La voix est timide, tendue, mais elle ne m’est pas inconnue… C’est une voisine que j’ai déjà croisée, lorsque j’ai eu des problèmes de batterie sur ma voiture l’année passée. Je me rappelle que son mari m’avait aidée à contrecœur, et avait conclu en disant : « C’était bon pour cette fois, mais si ça se reproduit, allez voir quelqu’un d’autre. » Un type encore plus agréable que moi quoi.

« Mon époux n’est pas là cette semaine et j’ai un problème de voiture. » Tiens, tiens, tiens ! Je jubile intérieurement. « Je pense que c’est la batterie, si je pouvais brancher mes câbles sur votre voiture… » continue-t-elle.
Je suis d’abord tentée de lui répondre « Bien fait grognasse ! » et de raccrocher violement le combiné. Je me ravise pourtant et décide de tirer parti de l’ironie du sort pour lui démontrer à quel point je suis magnanime.

« Madame Claude ? » Ce blanc a dû lui sembler durer une éternité, je n’en suis que plus ravie. « Oui, oui, je descends tout de suite ! ». Un quart d’heure plus tard, sa Peugeot 406 démarre joyeusement. Madame Maerten, quant à elle, s’étale en remerciements mielleux et m’invite à prendre le café. Je refuse avec superbe, prise par des « obligations professionnelles », et remonte chez moi savourer ma victoire en postant cette note.

Mais alors que j’arrive sur mon palier, je réalise que la porte de mon voisin d’en face est ouverte. J’avance discrètement pour essayer d’apercevoir le goupil anonyme sans l’effrayer… Alors qu'une dame d’une soixantaine d’années sort de chez lui en claquant la porte derrière elle ! Raté, je suis tombée sur sa mère.
Et franchement, si il lui ressemble, il ne vaut pas le coup que je le rencontre.

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